Les dangers du retrait d'argent dans les distributeurs chinois
Retirer de l'argent en Chine avec une carte bancaire est de plus en plus facile. Le réseau de distributeurs automatiques explose. Et les problèmes aussi. Les escrocs profitent de nombreuses failles de sécurité.
Il y a quelques jours, la carte de M. Fang, un client d'une banque pékinoise, a été débitée de 50 000 yuans. Le compte en détail montre que les 18 retraits ont eu lieu les 11 et 12 juin sur des distributeurs automatiques de billets. C'est une conséquence d'une nouvelle réglementation qui limite les retraits journaliers à 50 000 yuans, au lieu de 10 000 auparavant. Un relèvement du plafond qui multiplie les risques.
Les banques chinoises se sont lancées au cours de ces dernières années dans une compétition féroce pour développer chacun son réseau de DAB (Distributeur automatique de billets), outil puissant pour attirer et fidéliser les clients. Un service naturellement bien accueilli par les particuliers pour ses qualités de proximité, de commodité et de discrétion. On recense, rien qu'à Pékin, plus de 3 000 DAB.
Mais ces DAB semblent de véritables passoires. Encore la semaine dernière, la Comission régulatrice des banques de Chine (China Banking Regulatory Commission) a publié un avertissement, rappelant aux utilisateurs le risque de fuite d'informations de leurs cartes bancaires. Tous les stratagèmes semblent bon pour copier le code ou même la piste magnétique pour fabriquer ensuite de fausses cartes. Voire mettre de faux billets dans le distributeur...
Les autorités compétentes ont décidé de réagir. Tous les distributeurs de Pékin seront ainsi équipés dans l'année un système de reconnaissance faciale, et connectés directement au réseau d'urgence de la Police pour détecter les suspects. Ce qui permettra ainsi une vidéo-surveillance de plus pour la police, qui n'en manquait pas vraiment.
La Chine est le numéro un mondial en terme de croissance du nombre de cartes bancaires, selon ses propres statistiques.
Les DAB en Chine sont principalement fabriqués et opérés par des acteurs internationaux, dont NCR, Wincor Nixdorf et Diebold Inc, qui ont tous promis une amélioration de la sécurité de leurs produits cette année.
NCR a établi à Pékin un Centre de traitement des données sur la monnaie pour lutter contre les faux billets. Chaque fois qu'un nouveau billet est mis en circulation par la banque centrale, son authenticité est contrôlée par la base de données de NCR , puis enregistrée sur un logiciel, ce qui permet aux DAB de le reconnaître.
Selon le CEO de FinTronics, géant australien des DAB, travaillant avec plus de 20 banques chinoises, la Chine va doubler d'ici trois à cinq ans le nombre de ses DAB, pour atteindre à 180 000 unités.
11/7/2007 - Aujourd'hui la Chine - Enzo Tsai